Extension et réhabilitation d’une ancienne diligence
PROGRAMME: Extension et réhabilitation (Projet d’étude de cinquième année avec Laurane Bolzec)
LIEU: Guéméné-sur-Scorff, Morbihan (56)
SURFACE: 700m² (bâtiments) / 1910m² (jardins)
ANNEE: 2017
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Le site : Ce projet se situe au cœur du bourg de Guéméné-sur-Scorff, sur une parcelle étroite et longue datant du Moyen Âge. Le terrain, en pente douce, s'étend entre la rue principale, en haut de la propriété, et de petites ruelles en contrebas. La typologie de la parcelle s'inspire de celles, plus récentes, du centre du village, également construites le long de la rue principale. À l'instar des parcelles voisines, elle comprend un ou plusieurs corps de bâtiments en front de rue, avec un porche permettant l'accès au fond de la parcelle. Une courette se forme ensuite entre le bâtiment principal et les dépendances situées à l'arrière. Les jardins des parcelles s'étendent, descendant jusqu'au ruisseau et aux ruelles en contrebas.
Le bâtiment : L'ensemble des constructions de la parcelle date des 16e, 17e et 18e siècles. Le site accueillait autrefois un relais de diligence. Le premier bâtiment, en forme de L et en front de rue, abritait à la fois le logis pour les tenanciers du relais et les voyageurs. À l'arrière, perpendiculairement à la parcelle et sur toute sa largeur, se trouvaient les anciennes écuries, ainsi que des espaces de stockage pour le courrier et les vivres. Aujourd'hui à l'abandon, cette parcelle est une propriété privée.
À l'échelle urbaine : Comme beaucoup de communes en Centre-Bretagne et ailleurs en France, Guéméné-sur-Scorff souffre d'un déclin démographique en centre-bourg, entraînant un affaiblissement de la vie du village au fil des années. Paradoxalement, la commune connaît depuis la moitié du 20e siècle une croissance continue de sa population, mais majoritairement en périphérie. Ce village de 1 500 habitants conserve de nombreux commerces le long de sa rue principale. C'est pourquoi le maire souhaite redynamiser le centre-bourg, y attirer de nouveaux habitants et ouvrir de nouveaux commerces afin de retrouver une véritable vie de quartier et d'inverser la tendance de l'étalement urbain.
Les enjeux:
-Trouver un programme capable de réutiliser les lieux actuellement abandonnés.
-Garder la fonction, d’accueil, espace de vie, comme l’ancienne diligence du XVII - XVIIeme
-Retrouver un équilibre en termes de service et d’espace public dans un bourg en perte de dynamisme.
Le projet: Ce petit équipement public fonctionne sur plusieurs temporalités, tant l'après-midi que le soir, offrant ainsi une activité dynamique prolongée au cœur du bourg. Le café, qui dépend du théâtre, n'ouvre que lors des spectacles, contribuant à rythmer la vie locale. Afin d'accueillir un plus grand nombre d'artistes et de comédiens, un hébergement a été aménagé dans le premier corps de bâtiment, longeant la rue Bisson. Ce dernier comprend les espaces communs et services au rez-de-chaussée, tandis que les chambres et salons sont situés aux étages supérieurs.
Quant au théâtre, sa salle de spectacle, en raison de ses dimensions, ne pouvait être intégrée dans les bâtiments existants, dont les volumes étaient trop réduits. Il a donc été décidé de créer une extension contemporaine, installée sur le site de l'ancienne toiture des écuries, effondrée au siècle dernier. Le théâtre se divise en deux espaces distincts. Au rez-de-chaussée, la partie la plus large abrite l’espace d’accueil, tandis que la salle de spectacle se situe à l’étage supérieur. Ces deux niveaux sont reliés par un escalier principal, situé dans un petit pavillon au nord du bâtiment. La seconde partie de l'extension est dédiée aux compagnies de théâtre, avec des espaces pour les répétitions et les coulisses.
La volumétrie de cette extension résulte de trois facteurs principaux. Tout d’abord, la restitution partielle de la toiture disparue, afin d’harmoniser le volume avec celui du bâtiment existant, notamment la façade sud. Le théâtre exigeait en effet un volume plus grand que celui formé par l’ancienne toiture. Nous avons donc opté pour une toiture en forme de pliage, afin d'apporter une réponse architecturale contemporaine. La façade ouest reprend la forme des pignons voisins, tandis qu'en façade nord, la volumétrie a été réduite et complexifiée par le pliage, permettant ainsi de conserver la dominance du pavillon.